Qu'il soit dans l'appartement ou dans votre jardin, le chat garde son instinct de chasseur, même si ce n'est plus pour lui un problème de survie alimentaire.
Dans la nature, les félins ont l’instinct de la chasse. Ce sont des prédateurs, car ils sont essentiellement carnivores et ils ne peuvent survivre que si leurs proies leur apportent les éléments nutritifs dont ils ont besoin, en particulier la taurine, les vitamines et les oligo-éléments. Le chat domestique dépend de l’homme pour son alimentation, mais il continue à chasser pour le plaisir.
Le félin sauvage et la chasse
La très grande majorité des félins sauvages chassent de façon solitaire. C’est le cas pour le tigre, le jaguar, le léopard, le lynx, l’ocelot, le puma, le serval et le chat sauvage. Le lion est une espèce grégaire. Le groupe est organisé autour des femelles et de leurs petits avec un mâle dominant. Les autres jeunes mâles se regroupent en bandes de « célibataires ». Les vieux lions terminent souvent leur vie en solitaires. Les femelles partent en chasse de façon structurée. Une lionne isole la proie la plus vulnérable du troupeau et la rabat vers ses congénères tapies dans les fourrés. Le mâle dominant arrive ensuite et prend « la part du lion ». Les autres membres prennent ensuite leur part en respectant l’ordre décroissant de la hiérarchie.
Le chat est « le lion des broussailles ». Il a été domestiqué pour son aptitude à chasser les rongeurs. Ses qualités contribuent en effet à en faire un redoutable chasseur : une vue perçante et très performante, surtout pour toute proie en mouvement, un champ de vision très large, une ouie capable de percevoir les ultrasons émis par les rongeurs et une agilité et une rapidité de réaction hors du commun.
Pour l’essentiel, la ration alimentaire du chat domestique est assurée par l’homme, mais l’instinct persiste. Toutefois, les différentes races sont génétiquement programmées de façon variable pour la chasse. Certaines sont plus prédisposées : le Birman, l’American Bobtail, l’Européen, le Manx, le Main Coon, le Norvégien entre autres…D’autres semblent plus lymphatiques et préfèrent le farniente : le Bombay, le Burmese, le Devon Rex, le Rex Cornish, le Havana Brown…
Apprentissage
Les zones du cerveau correspondant à la chasse et à l’alimentation sont distinctes, ce qui explique qu’un chat peut être un excellent chasseur même s’il est bien nourri. L’éducation par la mère et par les congénères est déterminante pour le chaton qui chasse avec les adultes et copie leurs méthodes de chasse. Dès l’âge de trois semaines, il poursuit et bondit sur ses frères et sœurs ou sur n’importe quelle boule de papier ou pelote de laine. Il utilise tout ce qui est à sa portée: le bout de la queue de sa mère, un reflet lumineux sur un mur, une mouche sur une fenêtre, un papillon qui passe. Ce que nous prenons pour un jeu est déjà un exercice. Tout objet qui bouge lui permet de développer sa vivacité et d'aiguiser ses réflexes. C’est une activité nécessaire à son équilibre psychique. Ces jeux de chasse entre jeunes sont d’excellents préliminaires pour la formation du futur prédateur. Dès l’âge de cinq semaines, la mère présente à ses petits des proies parfois vivantes ou des morceaux pour qu’ils y goûtent.
Les proies
Le chat domestique s’attaque à de petites proies très diverses :• Des rongeurs : souris, rats, mulots, musaraignes, taupes…
• Des oiseaux : merles, mésanges, tourterelles… Le chat doit cependant apprendre à distinguer le gibier accessible et les oiseaux trop agressifs comme les pies, les corbeaux, les poules, les oies. Des tentatives malheureuses font partie de l’apprentissage du chaton
• Des lapereaux
• Des lézards dont l’ingestion de la queue semble provoquer un amaigrissement chez le chat
• Des insectes : mouches, papillons, sauterelles…
• Des hérissons qui laissent un souvenir persistant sur la truffe
• Des reptiles : orvets, couleuvres, vipères
• Des poissons : menu fretin de la mare ou poisson rouge du bocal
Stratégie
Le chat chasse toute l’année. En été, il adore partir en traque dans la pénombre de la nuit.On observe deux types de stratégies :
• La chasse « à l’approche » (pour un oiseau par exemple) : le corps au ras du sol et les yeux braqués sur la proie, il avance dans une reptation au ralenti avec de multiples pauses. Il profite des moindres obstacles pour camoufler sa progression et bénéficier de l’effet de surprise. Un dernier bond en avant et parfois un saut en l’air lui permettent de saisir la proie.
• La chasse « à l’affût » (pour une souris par exemple) : il est également capable de rester immobile pendant des heures devant le trou d’un rongeur dans l’attente de sa sortie.
Conclusion de la chasse
Le chat sauvage brise immédiatement la nuque de sa proie avant de la manger, le chat domestique peut procéder de la même façon. Il lui arrive de dévorer entièrement ou en partie sa victime, laissant par exemple les plumes et les intestins. Très souvent, le chat vient offrir son trophée encore vivant à son maître, comme pour lui faire plaisir ou pour lui montrer ses aptitudes de chasseur. Il ne faut pas s’en offusquer, cela correspond à une réaction toute naturelle. Notre matou, trop marqué par ses conditions de chat domestique, risque de ne pas savoir sacrifier sa proie ou ne pas avoir suffisamment faim pour la manger. Il s’amuse donc avec elle, sans la laisser repartir, dans un jeu qui peut nous sembler cruel.
Dangers de la chasse
Certaines parties de chasse s’avèrent périlleuses• Escalade d’un arbre et impossibilité d’en redescendre
• Chute d’une branche trop souple
• Noyade dans un ruisseau au courant trop fort
• Immobilisation dans un interstice trop étroit
• Bagarre avec un autre chat ou un chien
• Morsure ou blessure occasionnées par une proie
• Intoxication par une victime nocive ou infectée
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